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Sujet: Dédicaces, rencontres, articles... Mar 5 Nov - 18:18
Voici un topic où vous trouverez des liens, des photos, des articles sur Oksa Pollock essentiellement et Susan. Du début de l'histoire à nos jours ! Je demanderais simplement aux Pollocks (surtout les plus récents) de ne pas nous demander si c'est vrai ou pas, les articles n'étant pas tous récents ainsi que les photos, vous vous doutez qu'il y aura étalage de rumeurs par les médias. Bien évidemment, les interviews, elles, sont bien réelles.
Je tiens à dire aussi que tout le mérite revient à Estelle pour les photos, articles, interviews et autre qui seront listés ici ! (et aux Pollock qui sont sur les photos pour que l'évènement en question soit mythique à ce moment-là)
Estelle
Nombre de messages : 1280 Age : 49 Localisation : ici, là et ailleurs Date d'inscription : 26/01/2010
Sujet: Re: Dédicaces, rencontres, articles... Mar 5 Nov - 18:52
Merci AD'
Je me permets de rajouter un élément primordial pour que ce sujet soit efficace à tous. Pensez à bien donner les références des articles que vous citez : source (journal, magazine, etc.), date de parution, pages, etc. Le plus d'infos dont vous disposez.
Une nouvelle trilogie pour les auteures d’« Oksa Pollock » Les auteures strasbourgeoises à succès d’« Oksa Pollock » reviennent avec une nouvelle saga, « Susan Hopper », qui s’adresse toujours aux adolescents, mais un peu plus grands.
Depuis près de trois ans, les cinq tomes de la série Oksa Pollock constituent un vrai succès dans un segment – le livre fantastique pour adolescent – bien encombré, avec un total de 350 000 exemplaires écoulés depuis 2010 et des traductions en 27 langues. Derrière cette réussite se trouve un tandem strasbourgeois – Anne Plichota et Cendrine Wolf – qui se lance dans une nouvelle trilogie, Susan Hopper. Le tout premier tome d’ Oksa Pollock avait dû être auto-publié par ses deux auteures en 2006, faute de soutien de la part des maisons d’éditions. Mais le bouche-à-oreille aidant, la communauté de fans ne cessait de grossir au point de décider, en 2009, de faire parvenir une lettre ouverte aux maisons d’édition pour donner à la série en cours d’élaboration une plus grande visibilité. C’est ainsi qu’Anne Plichota et Cendrine Wolf ont signé quelques semaines plus tard chez XO et connaissent depuis lors un véritable succès. Oksa Pollock doit s’achever l’automne prochain par un 6e et ultime tome. Mais l’histoire ne devrait pas s’arrêter pour autant puisqu’une bande-dessinée verra le jour cet été et qu’un film produit par SND/M6 est en ce moment en gestation… Proche de Tim Burton En plus de ces projets, le duo va désormais devoir jongler avec les deux séries sans se mélanger les pinceaux. « Ce n’est pas plus compliqué que cela , a estimé Cendrine Wolf lors de la présentation publique du nouveau livre jeudi dernier, à Strasbourg. Notre duo devient vraiment efficace avec le temps… » Quant à la raison qui les a poussées à écrire cette nouvelle série, elle est des plus simple : « Le plaisir ! On a eu la possibilité de travailler sur un autre univers, fantastique, proche de celui de Tim Burton. C’est vraiment enthousiasmant pour nous deux » , a expliqué Anne Plichota. « C’est aussi une joie différente à partager avec les lecteurs qui nous suivent depuis longtemps , a ajouté Cendrine Wolf. Le public auquel est destiné notre nouveau livre est un peu plus mature, mais on reste dans le domaine de la quête initiatique. » le 26/03/2013 François Zimmer sur le site du journal L'Alsace
Dernière édition par Estelle le Mer 6 Nov - 4:40, édité 2 fois
Piou-Piou
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Sujet: Re: Dédicaces, rencontres, articles... Mar 5 Nov - 19:30
La mythique chaine BBC pour Oksa Pollock en UK. Meet The Author The French Harry Potter
mai 2013
Anne Plichota and Cendrine Wolf created Oksa Pollock, a 12-year-old with magical powers, five years ago and have since written six books about her adventures. The first story, Oksa Pollack: The Last Hope, has just been translated into English. Nick Higham met the authors of the character known as the "French Harry Potter."
Estelle
Nombre de messages : 1280 Age : 49 Localisation : ici, là et ailleurs Date d'inscription : 26/01/2010
Sujet: Re: Dédicaces, rencontres, articles... Mar 5 Nov - 20:25
Merci Piou-Piou ! Voici l'adresse du site où trouver la vidéo postée plus haut.
Au cas où le lien se perdait, Piou-Piou pourrais-tu nous retranscrire l'interview et la traduire pour les non-anglophones (nous sommes sur un site français pour francophones essentiellement) ?
L'article de The Guardian en anglais (cliquez pour voir):
L'article de The Guardian en anglais, en version texte (cliquez pour voir):
Oksa Pollock: everything you need to know about the 'French Harry Potter' A self-published children's book, which took France by storm, has arrived in Britain. Will it have the same impact here?On 14 October, 2009, a long email arrived at BibliObs, the very grown-up literary supplement of the French newsmagazine Le Nouvel Observateur. It came from a 14-year-old girl Achille, who said she was "furious with the ugly world of books. Rubbish books do well because big publishers spend fortunes." She wrote to tell them about a new series, which was "self-published but it's a bestseller because thousands in France know it by word-of-mouth and through the forum. Help Pollockmaniacs show publishers it's teens who make a book a success, not them with all their advertising."
Hundreds of other "Pollockmaniacs" instantly piled in, most making much the same point: they were fed up with having "intellectual publishers" foist "the next Harry Potter" on them when they had already found it: Oksa Pollock, a series by two Strasbourg librarians, Anne Plichota and Cendrine Wolf.
The two friends first discussed their six-volume story – about a young girl who moves to London with her family and discovers she has supernatural powers – at a New Year's Eve party. Featuring a titanic struggle between good and evil, imaginary creatures, magic, realism and a child's unending quest, they had high hopes for the first two volumes, finished in late 2006.
But Gallimard, the French publishers of Harry Potter, weren't interested. Oksa, another publisher said, was "just not literary enough". Undeterred, Plichota and Wolf tested their books on a panel of teens, launched a website and an online community, and got printing. They delivered their books to bookshops by hand, and gave away free copies at school gates.
The first three volumes sold 5,000 copies apiece, an astonishing feat for a self-published children's book with no commercial backing. But it was Achille and her friends' increasingly indignant letter-writing that finally prompted a Paris publishing house to take notice, in 2010.
The rest, as you probably guessed, is history: Oksa Pollock's combined adventures have now sold more than half a million copies in 27 countries.
Pollockmania arrives in Britain on 4 June, when the first English-language edition of volume one, The Last Hope, hits the bookshops. Will it work its magic here? Oksa Pollock does seem to differ from many Paris publishers' idea of what constitutes a good children's book.
"That imperishable stuff … over-intellectual stuff … most people won't read it," say its authors. Their aim, they say, is to please their readers. It could do well.
Traduction française par moi-même (cliquez pour voir):
Oksa Pollock : tout ce que vous avez besoin de savoir à propos du « Harry Potter français »
Un livre jeunesse autoédité qui a emporté la France comme une tempête, vient d’arriver en Angleterre. Aura-t-il le même impact ici ?
Le 14 octobre 2009, un long email arrive à BibliObs, le supplément littéraire (pour adultes) du Nouvel Observateur, le magazine d’actualités français.
Il provient d’Achille, une jeune-fille de 14 ans, qui se dit « furieuse contre le monde dégoûtant de l’édition. Des livres nuls marchent parce que de gros éditeurs y dépensent des fortunes. » Elle leur écrit pour leur parler d’une nouvelle série, qui est « autoéditée mais qui est un bestseller car des milliers de lecteurs en France la connaissent par le bouche-à-oreille et à travers un forum. Grâce aux Pollockmaniacs, les éditeurs doivent réaliser que ce sont les ados qui font d’un livre un succès et non eux et toute leur publicité. »
Des centaines de Pollockmaniacs se sont immédiatement mobilisés, unifiés par cette idée : ils en ont assez que les « éditeurs intelligents » les illusionnent avec « le prochain Harry Potter » alors qu’ils l’ont déjà trouvé en Oksa Pollock, une série écrite par deux bibliothécaires de Strasbourg, Anne Plichota et Cendrine Wolf.
Les deux amies ont discuté pour la première fois de cette histoire en six tomes – à propos d’une jeune-fille qui déménage à Londres avec sa famille et qui découvre ses pouvoirs surnaturels – à une soirée de nouvel An. Mettant en scène un combat titanesque entre le bien et le mal, des créatures imaginaires, la magie, du réalisme et une quête interminable de l’enfant, elles avaient de grands espoirs pour les deux premiers tomes, écrits vers la fin 2006.
Mais Gallimard, l’éditeur français de Harry Potter, n’était pas intéressé. Un autre éditeur dira qu’Oksa n’était « juste pas assez littéraire ». Nullement découragées, Plichota et Wolf testèrent leurs livres sur un panel d’adolescents, lancèrent un site web et un site communautaire en ligne et imprimèrent les livres. Elles livrèrent elles-mêmes les livres aux libraires et distribuaient gratuitement des exemplaires à la sortie des écoles.
Chacun des 3 tomes se vendirent à 5000 exemplaires, un extraordinaire exploit pour un livre jeunesse, autoédité et sans support publicitaire. Mais c’est la lettre d’Achille et de ses amis, profondément indignés, qui incitera un éditeur de Paris à y prêter attention en 2010.
La Pollockmania arrive en Angleterre le 4 juin en même temps que le premier tome de l’édition en langue anglaise sera disponible dans les librairies. La magie marchera-t-elle ici aussi ? Oksa Pollock semble diverger de l’idée que se font de nombreux éditeurs parisiens du bon livre jeunesse.
« Ce truc impérissable… trop intellectuel…la plupart des gens ne le liront pas », disent les auteures. Leur but, disent-elles, est de faire plaisir aux lecteurs. Cela devrait marcher.
L'article en image tel que vous pouvez le lire sur le site (cliquez pour voir):
L'article en version texte (en anglais):
AN INTERVIEW WITH THE AUTHORS OF OKSA POLLOCK Oksa Pollock The Last Hope is a genuine publishing phenomenon. To date it has sold over half a million copies, and been translated into 27 different languages.
Readers in the UK however are unlikely to have heard of this French grown Harry Potter-esque fantasy adventure. As recent BfK articles have highlighted, UK publishers are slow to pick up translation rights, even in the best-selling foreign fiction. It took independent Pushkin Press to launch Oksa Pollock in the UK, as part of their new children’s list. They brought the book’s authors, Anne Plichota and Cendrine Wolf to the UK too. Andrea Reece met them to learn more about their remarkable publishing success story.
I meet the creators of Oksa Pollock, Anne Plichota and Cendrine Wolf, in a busy London hotel on a Friday afternoon. For them it’s the end of a week of events and interviews and they must be more than ready for a break, but they are both charming and happy to recount the story behind the book as though for the first time. And what a story it is, a proper publishing fairy tale.
Anne, who has a good command of English, does most of the talking, breaking off to check her answers with Cendrine, and then translating her friend’s replies. The two have known one another for nineteen years and hit it off the moment they met. ‘We have the same point of view,’ Anne says, ‘the same approach to solving problems. Immediately we met, we knew there were projects we’d like to do together, writing was one of these.
At that point, Anne had already been writing for a couple of years, but hadn’t worked up the courage to show it to anyone. Cendrine had no such qualms, ‘Cendrine doesn’t fear anything’ Anne explains, ‘She is very brave!’ Having decided to write something together, the next thing was to come up with an idea. Once again, it was Cendrine to the fore. It was New Year’s Eve, and she was in the bath when the idea for Oksa came to her. ‘She can’t say why!’ shrugs Anne. On 2 January they started work, plotting Oksa’s adventures out on a storyboard and in great detail it would seem. ‘We planned out six books’ says Anne, ‘with all the different plot lines and detailed notes about the characters. It was important to us to know where the story was going.’
The plot demands this kind of control: Oksa is a thirteen year old girl who, at the start of the book, has just moved to London with her family. She lives the life of an average thirteen year old girl, hanging out with her best friend Gus and complaining about her teachers and parents. By chapter 8 however, Oksa has discovered that she has supernatural powers. This is because her family are in fact exiles from a magical land called Edefia, forced out of their home by a dangerous group known as the Occupants. Oksa’s grandma was the Graciousness (think enlightened empress), Oksa who has inherited her powers, is the family’s ‘Last Hope’ of return. It has a cast of hundreds, many of them fantastical creatures.
But back to Anne and Cendrine’s fairy story: the pair finished their book and sent it off to a publisher. They waited, and waited – ‘for a very long time’ says Anne – and when the responses finally came back, they were negative. Many would-be authors will understand how the two felt at this point: as Anne describes their feelings, ‘It was a huge disappointment’, it’s obvious she still feels it strongly. Once again, Cendrine’s courage saved the day. ‘She said “Let’s do it ourselves”’ says Anne, and so they did, printing copies and taking them round schools and into booksellers. They spent two years doing that, writing books 2 and 3 at the same time, and it was, says Anne, ‘very hard’.
Booksellers were very helpful she says, and had real confidence in the books. But it was the young readers who really gave them the impetus to carry on. And two in particular, who transformed the authors’ fortunes. These two teenagers, annoyed that bookshops were full of books they didn’t think were as good as Oksa Pollock, took it upon themselves to complain about the situation in a letter to a French newspaper. The editor published their letter and took up their cause. ‘A buzz started in France’ says Anne, and before long offers were arriving from several French publishers. ‘We were able to choose’ says Anne, admitting that the offer they finally accepted, ‘would have been impossible to turn down’.
As Oksa Pollock took off in France, offers arrived from countries across the world. Anne explains that at first they were surprised that their stories were popular with so many different readers, but now see that Oksa has a universal appeal, ‘Teenagers, Japanese, Brazilian, wherever, share so much – they’re all experiencing first love, problems with parents or teachers, so they identify with Oksa. There is a kind of general message in the book too about helping one another, respecting each other.’
They remain in touch with their readers, one of the first things they did when they were toting their copies round schools, was to create a website so that children could contact them with questions and suggestions. When I ask what’s the most interesting question a child has ever asked them, they quote with delight the eleven year old boy who asked them if Edefia was an allegory for communism. ‘And recently Adam Freudenheim’s (Pushkin Press publisher) daughter Susanna also asked about Edefia, whether it is a perfect world, or a prison. We were thrilled that these young readers could see so much in our book. We hadn’t deliberately set out to make political points, but this is very interesting to us.’
It’s easy to see why children respond to the book: it’s packed full of incident, and the two have created a fantasy world that feels very substantial. Comparisons with Harry Potter are inevitable, and Anne is quick to acknowledge the debt they owe to the boy wizard and his creator. ‘We’ve always been fantasy fans, but Harry Potter was a revelation. It set a precedent for such big, involved books; it made Oksa possible. The story of JK Rowling helped us too, proof that you can make it against the odds. If she did it, so could we.’ As with Harry Potter, film rights to the books have been sold (to the Twilight producer in fact), but Anne and Cendrine are more excited about a new comic strip version, out this summer in France.
Unlike JK Rowling (so far at any rate) they have written a brand new fantasy series, with a Scottish heroine, called Susan Hopper, Anne describes it as ‘darker than Oksa, Tim Burton inspired’. They are also planning a spin off series starring the moody teen boy Tugdual, who plays a part in The Last Hope.
Discussing Tugdual, I ask how much of a problem capturing their landscape and characters has been for the various translators. Apparently the Japanese translator found the magical creatures, and in particular their idiosyncratic ways of speaking, difficult to translate and had the most questions. The Germans asked for an extra chapter to explain some of the magic. The English translation is workmanlike rather than inspired, most of the names left the same, or translated rather literally, though I was taken with an enormous bird, the Gelinotte in French, which becomes a Gargantuhen in the English version.
Whether Pollockmania sweeps the UK as it has other parts of the world, we’ll have to wait and see, but congratulations are certainly due to Plichota and Wolf for sticking with their vision, and to Pushkin Press for giving us the opportunity to read their book in English.
La traduction par moi-même (cliquez pour voir):
UN ENTRETIEN AVEC LES AUTEURES D'OKSA POLLOCK
Oksa Pollock, The Last Hope est véritable phénomène éditorial. A ce jour, le livre a été vendu plus d’un demi million d’exemplaires et a été traduit en 27 langues.
Les lecteurs au Royaume-Uni ont peu de chance d’avoir entendu parlé de cette aventure fantastique Harry Potteresque. Comme de récents articles de BFK ont mis en évidence, les éditeurs britanniques sont lents à prendre les droits de traduction, même s’il s’agit de la fiction étrangère la plus vendue. C’est Pushkin Press, éditeur indépendant , qui ose lancer Oksa Pollock au Royaume-Uni, dans le cadre du nouveau catalogue pour enfants. Ils ont aussi fait venir les auteures du livre, Anne Plichota et Cendrine Wolf au Royaume-Uni. Andrea Reece les a rencontrées afin d’en apprendre davantage sur leur remarquable sucess-story éditoriale.
Je rencontre les auteures d’Oksa Pollock, Anne Plichota et Cendrine Wolf, dans un hôtel animé de Londres ,le vendredi après-midi. Pour elles, c'est la fin d'une semaine de manifestations et des entrevues et elles doivent être plus que partantes pour une pause, mais elles sont à la fois charmantes et heureuses de raconter encore l'histoire derrière le livre comme si c’était la première fois. Et quelle histoire , un véritable conte de fées éditorial !
Anne, qui a une bonne maîtrise de l'anglais, fait la plupart de la conversation, s’interrompant pour vérifier ses réponses auprès de Cendrine, puis traduire les réponses de son amie. Toutes deux se connaissent depuis dix-neuf ans et se sont bien entendues dès leur rencontre. «Nous avons le même point de vue, dit Anne, la même approche pour résoudre les problèmes. Immédiatement après notre rencontre, nous savions qu'il y avait des projets que nous aimerions faire ensemble, l'écriture était l'un d’eux. »
À ce moment-là, Anne écrivait déjà depuis quelques d'années, mais n'avait pas trouvé le courage de le faire lire à quiconque. Cendrine n’avait pas de tels scrupules, «Cendrine ne craint rien, explique Anne, elle est très courageuse !» Après avoir décidé d'écrire quelque chose ensemble, il leur fallait aussi une idée. Une fois de plus, c’est Cendrine qui prendra l’initiative. C'était le réveillon du Nouvel An, et elle était dans le bain lorsque l'idée d'Oksa est venu à elle. «Elle ne peut pas dire pourquoi ! », dit Anne en haussant les épaules. Le 2 Janvier, elles se sont mises au travail, traçant un storyboard des aventures d’Oksa et très en détail ce qu'il paraît. «Nous avons prévu six tomes, dit Anne, avec toutes les différentes lignes de l'intrigue et des notes détaillées sur les personnages. Il était important pour nous de savoir où l'histoire allait. »
L'intrigue exige une grande maîtrise : Oksa est une jeune fille de treize ans qui, au début du livre, vient de s'installer à Londres avec sa famille. Elle vit la vie de toutes les filles de treize ans, trainant avec son meilleur ami Gus et se plaignant des enseignants et des parents. Au chapitre 8 cependant, Oksa découvre qu'elle a des pouvoirs surnaturels. C'est parce que les membres de sa famille sont en réalité des exilés de la terre magique appelée Edefia, forcés de quitter leur patrie par un groupe dangereux connu sous le nom des Occupants. La grand-mère d’Oksa était la Gracieuse (une sorte d’impératrice), Oksa qui a hérité de ses pouvoirs, est le dernier espoir (« Last Hope ») de retour de la famille. Il y a des centaines de personnages dont beaucoup sont des créatures fantastiques.
Mais revenons-en au conte de fée qu’est l'histoire d'Anne et Cendrine : toutes deux ont terminé leur livre et l'envoyèrent à un éditeur. Elles ont attendu et attendu - «très longtemps », explique Anne - et quand les réponses sont finalement venues, elles se sont révélées négatives. Plusieurs aspirants auteurs comprendront comment elles ont dû se sentir à ce moment-là. Anne décrit leurs sentiments : «c'était une énorme déception », il est évident qu'elle la sent encore fortement. Encore une fois, le courage de Cendrine a sauvé la journée. «Elle a dit : « Faisons-le nous-mêmes », dit Anne, et c'est ce qu’elles firent, éditant les exemplaires et les distribuant devant les écoles et dans les librairies. Elles ont passé deux ans à faire ça, écrivant les tomes 2 et 3 en même temps, et selon ce que dit Anne, c’était «très dur».
« Les vendeurs étaient très serviables , dit-elle, et avaient une réelle confiance dans les livres. » Mais ce sont les jeunes lecteurs qui leur ont vraiment donné l’impulsion pour continuer. Et deux en particulier, qui ont transformé le destin de leurs auteures. Ces deux adolescents, agacés que les librairies soient pleines de livres qu'ils ne pensent pas être aussi bons qu’Oksa Pollock, ont pris sur eux de se plaindre de la situation dans une lettre à un journal français qui a publié sa lettre et pris leur cause. «Un buzz a commencé en France», explique Anne, et avant même qu’arrivent les offres de plusieurs éditeurs français. «Nous avons réussi à choisir», dit Anne, en avouant que l'offre qu’elles ont finalement acceptée «aurait été impossible à refuser. »
Comme Oksa Pollock a décollé en France, des propositions arrivèrent en provenance de pays à travers le monde. Anne explique qu'au début, elles ont été surprises que leurs récits étaient populaires auprès de tants de différents lecteurs, mais maintenant elles voient l’attrait universel d’Oksa : « les adolescents, qu’ils soient japonais, brésiliens, peu importe d’où, partagent tant de choses - ils font tous l’expérience d’un premier amour, ont des problèmes avec les parents ou les enseignants, alors ils s'identifient à Oksa. Il y a aussi dans le livre une sorte de message universel d’entraide et de respect mutuel ».
Elles restent en contact avec leurs lecteurs, l'une des premières choses qu‘elles ont faites quand elles distribuaient leurs livres dans les écoles fut de créer un site web afin que les enfants puissent les contacter pour des questions et des suggestions. Quand je demande quelle est la question la plus intéressante d'un enfant leur a jamais posée, elles citent avec plaisir ce garçon de onze ans qui leur a demandé si Edefia était une allégorie du communisme. « Et récemment Susanna, la fille d'Adam Freudenheim (Pushkin Press éditeur) avait également demandé si Edefia, était un monde parfait, ou une prison. Nous avons été ravies que ces jeunes lecteurs puissent voir autant dans notre livre. Ce n’est pas délibérément que nous avions voulu poser des marqueurs politiques, mais ce qui est très intéressant pour nous. «
Il est facile de voir pourquoi les enfants réagissent à l'ouvrage: il est plein de rebondissements et les deux auteures ont créé un monde fantastique très réaliste. Les comparaisons avec Harry Potter sont inévitables, et Anne est prompte à reconnaître la dette qu'ils doivent à l’apprenti-sorcier et sa créatrice. «Nous avons toujours été fans de fantasy, mais Harry Potter a été une révélation. Il a créé un précédent pour les livres concernés, il a rendu Oksa possible. L'histoire de JK Rowling nous a aidées aussi, elle prouve que vous pouvez aller contre vents et marées. Si elle l'a fait, nous le pouvions aussi ». Comme pour Harry Potter, les droits d'adaptation cinématographique des livres ont été vendus (au producteur de la série Twilight en fait), mais Anne et Cendrine sont plus excitées par la prochaine sortie de la version en bande dessinée, cet été en France.
Contrairement à JK Rowling (jusqu'à présent en tout cas), elles ont écrit une toute nouvelle série fantastique, avec une héroïne écossaise, appelée Susan Hopper, qu’Anne décrit comme "plus sombre qu’Oksa, inspirée par Tim Burton». Elles prévoient également un spin-off de la série (une série dérivée d’Oksa) focalisé sur Tugdual, l’adolescent d’humeur changeante qui apparaît aussi The Last Hope.
Parlant de Tugdual, je demande quels ont été les problèmes pour les différents traducteurs de cerner leur paysage et des personnages. Apparemment, c’est le traducteur japonais, trouvant les créatures magiques, et en particulier leurs manières idiosyncrasiques de parler, (singularités de langage) difficiles à traduire, qui a eu le plus de questions. Les Allemands ont demandé un chapitre supplémentaire pour expliquer une partie de la magie. La traduction anglaise est assez standard plutôt qu’inspirée, la plupart des noms sont restés les mêmes, ou plutôt traduits littéralement, bien que me vienne à l’esprit l’exemple d’un énorme oiseau , la Gelinotte en français, qui devient un Gargantuhen dans la version anglaise.
Si la Pollockmania balaie le Royaume-Uni comme elle ‘a déjà fait avec d'autres parties du monde, nous devrons attendre et voir, mais les félicitations sont certainement de rigueur pour Plichota et Wolf pour nous enfoncer dans leur imagination et pour Pushkin Press qui nous donne l'opportunité de lire leur livre en anglais.